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C’est bizarre, quand j’y pense. Auparavant, quand la DRH me parlait de challenge commercial, j’avais tendance à vouloir mordre. Dans ma carrière, j’ai travaillé pour plusieurs entreprises qui n’y connaissaient décidement rien en management. Dans ces boîtes old school, la direction attendait de nous que nous nous dépassions mais donnait très peu en retour. Il fallait donc se donner à fond pendant une semaine pour gagner un panier garni. L’entreprise pour laquelle je travaille désormais a heureusement davantage de cerveau. Quand elle met en place un incentive, la prime est proportionnelle à l’effort exigé. Et ça, ça change tout. Du coup, c’est avec le sourire que j’accueille le prochain incentive, et je me donne à 200 %. L’année dernière, j’ai ainsi gagné un MacBook, un vélo, des places de ciné (il s’agissait là d’un mini-challenge)… Si je me réjouissais déjà de ces cadeaux, il y a deux mois, j’ai pourtant gagné le pompon : un voyage de 5 jours en Espagne ! Au départ, j’avoue que je n’étais pas vraiment emballé à cette idée. Quitte à choisir, j’aurais préféré faire un voyage avec ma femme. Parce que voyage avait lieu entre collègues, évidemment. Je n’étais pas fou du principe. Voyager avec ses collègues, ce n’est pas vraiment du travail, mais ce n’est pas des vacances non plus. On ne se conduit pas au travail comme à la maison. Il faut jouer un rôle, le rôle du type qui se relâche parce qu’il n’est plus au boulot… tout en prenant quand même garde à se faire bien voir, étant donné que les collègues sont à portée d’oreilles. Enfin, ça, c’est ce que je croyais. Une fois arrivé, j’ai surtout pris conscience qu’un voyage entre mecs, ça permet également d’être naturel. Quoique d’un naturel un peu différent de celui qu’on a avec sa femme. J’ai perdu quelques neurones durant ce voyage, mais je dois dire que ça fait tout de même un bien fou. Je craignais surtout que les activités organisées sur place aient autant de goût qu’un plat à réchauffer. Vous avez déjà certainement subi un tel moment : vous vous retrouvez coincé dans une activité où vous avez l’impression d’être dans un usine à gaz du tourisme. J’ai déjà vécu ce genre de moment durant certains voyages, et ça ne m’a vraiment pas plu. Mais ma direction a, là aussi, su s’en sortir avec les honneurs : c’est une agence spécialisée qui a tout organisé de bout en bout, et nous a préparé un séjour vraiment authentique. Si le programme a été hyper-chargé (pas un seul temps mort de tout le séjour), ça a été un vrai plaisir : il ne s’agissait pas d’un séjour touristique (le colon venant s’amuser chez les indigènes), mais d’un séjour authentique où nous avons non seulement découvert la culture locale mais également échangé avec les habitants et les autres collègues. Je craignais surtout que les activités qu’on nous propose sur place soient atterrantes. Vous savez, comme ces chasses au trésor où on a vaguement l’impression de revenir en colo. Mon entreprise a gagné sur les deux tableaux, sur ce coup-là : elle a fait des heureux parmi les employés avec ce bonus, et a également permis aux employés de resserrer leurs liens. Depuis ce voyage, je me dis que je suis d’une certaine manière arrivé à destination. Il y a eu une période où je changeais fréquemment de société. Aujourd’hui, je me surprends à ne même plus ailleurs. Et vous savez quoi ? Ca fait du bien, de se sentir enfin arrivé.

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