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« Frexit, frexit ! ». Dans un décor champêtre de Touraine, un millier de personnes s’est rassemblé pour cette « université d’automne » de l’Union populaire républicaine (UPR), bien guidé par les nombreuses affiches placardées sous les ponts, comme dans tout l’Hexagone. François Asselineau est longuement ovationné par cette petite assemblée, et avec le thème de la journée (« La France va-t-elle disparaître ? ») le décor est planté. Dans une ambiance bon enfant, le président de l’UPR débat avec le démographe Emmanuel Todd, qui approuve le constat d’un « système européen autoritaire et antidémocratique » – l’Allemagne en prend aussi pour son grade-, mais pas « l’opposition au monde anglo-saxon » ou la sortie de l’Otan. « L’instinct de survie du peuple français a commencé à se réveiller » Le débat est animé par un « militant actif » de 17 ans qui n’est autre qu’Aurélien Enthoven, fils du philosophe Raphäel Enthoven et de Carla Bruni-Sarkozy, muni d’une autorisation parentale. François Asselineau en est persuadé : « l’instinct de survie du peuple français a commencé à se réveiller ». Lors de la présidentielle de 2017, cet énarque et inspecteur des Finances n’a recueilli que 0,92 % des voix. Cet ex-membre de cabinet de droite des gouvernements Balladur (1993-1995) et Chirac (1995-1997) puis du RPF de Charles Pasqua, a tenté de démontrer, article par article, la nécessité pour la France de sortir des traités européens. Un mouvement très actif sur internet Créé en 2007, l’UPR compte « 32.000 adhérents » dont « 21.000 à jour de cotisation », « 10.000 de plus » depuis la présidentielle. Les drapeaux de l’ONU, de la France et de la Francophonie trônent dans le bureau de son président, dans le siège fraîchement inauguré dans le XIe arrondissement de Paris. Avec une « majorité de primo-adhérents » à un parti politique, et des nouveaux venus « plutôt de la gauche », le mouvement est très actif sur internet où les vidéos de François Asselineau dépassent souvent les 50.000, voire les 100.000 vues. Il ne lésine pas non plus sur les produits dérivés – mugs, sacs, bouteilles de vin- et propose même à ses militants une visite du Château de Langeais, après Azay-le-Rideau l’année dernière. Intarissable citeur de De Gaulle, François Asselineau déconstruit méthodiquement cette « idéologie » supranationale bruxelloise. « L’avenir de la France passe beaucoup plus par ses liens avec les pays du Sud, du Maghreb et de l’Afrique, de même que l’avenir du Royaume-Uni passe plus par ses liens avec les pays du Commonwealth, et l’Allemagne avec le monde turcophone », explique-t-il à l’AFP. Il promet des « personnalités d’ouverture » sur sa liste, sans dévoiler de noms. Se réjouit qu’Emmanuel Macron ait ordonné le retour à un mode de scrutin national, ce qui « va permettre un vrai débat ». Et compte sur le Brexit, prévu le 29 mars à deux mois du vote, pour démystifier la déconstruction de l’UE. Aux Européennes, une liste doit réaliser au moins 5 % pour être admise à la répartition des sièges, et au moins 3 % pour voir ses frais de campagne remboursés. Or, un sondage publié le 13 septembre crédite l’UPR de 1 % d’intention de vote pour les Européennes, et 1,5 % pour les Patriotes de Florian Philippot qui s’est fixé comme priorité également le « Frexit ». Mais François Asselineau a rejeté l’appel du pied de l’ex-lieutenant de Marine le Pen qui a assuré à l’AFP qu’il conduirait bien une liste en 2019 pour les Européennes. « J’ai tendu la main à plusieurs reprises à François Asselineau, même pour une simple rencontre. Il ne le souhaite pas et l’a dit avec beaucoup d’agressivité. Je regrette cette fermeture car le Frexit doit être la seule priorité », a regretté Florian Philippot.

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